Les guerres coloniales, loin d’être une finalité, se révélèrent comme une étape destinée à enrichir et développer la Métropole. Une nouvelle armée de fonctionnaires civils, avec comme principal critère de sélection l’instruction, devait s’atteler à ce dessein. La fin de la conquête ne fait que renforcer la position centrale du Sénégal avec Saint-Louis à la fois la capitale du Sénégal et de la Fédération de 1895 à 1902 avant de passer le relais à Dakar, devenu le siège du Gouverneur général. Ainsi, apparut une administration coloniale périphérique sous le contrôle de Paris, qui se déclina en termes de formation, d'apprentissage de métiers, de délimitation d’attributs de rôles, de sélection de procédures de recrutement, de mise en œuvre de systèmes de rémunération, d’établissement de plans de carrière, etc. La configuration et l’animation de la bureaucratie coloniale ne manquèrent pas de signer l’apparition des principaux caractères du modèle administratif français que sont le cloisonnement, l’hypercentralisation et la rigidité et de se révéler comme un rouleau compresseur que les fonctionnaires devaient servir avec zèle ou à défaut d’être écartés. Non seulement, les Africains sont aussi impliqués que les Européens dans l’œuvre coloniale mais sans leur concours la colonisation en cette période ne saurait être.